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L'Europe qui gagne: l'Europe des patries

24 février 2009

EUROPE : gouverner autrement La présidence

EUROPE : gouverner autrement

La présidence française s’est achevée dans un concert de louanges mais ce n’est que dans la durée que l’on pourra dresser un réel bilan des politiques initiées, alors que l’Europe entière va être confrontée à une crise économique extrêmement sévère.

Le vrai enseignement à tirer c’est que, consciemment ou non, le Président de

la République

a démontré que l’Europe qui fonctionne est celle des Etats Nations et ce n’est pas un hasard si beaucoup faisaient grise mine à Bruxelles. « L’Europe a été absente de la gestion de la crise » se  lamentaient-ils, comme si le Conseil européen n’était pas une institution européenne !

Qui dispose des réseaux diplomatiques, des capacités financières, de la force des lois, de la légitimité politique directe ? Les gouvernements nationaux et seuls ceux-ci avaient les moyens de réagir et ils l’ont fait avec plus d’efficacité car ils se sont coordonnés dans le cadre de l’Union européenne.

C’est peu dire que la construction européenne s’était engluée dans un système administratif et juridique et un esprit de système assez ravageur pour les opinions publiques. Le grand dessin s’était perdu dans les procédures et l’élan brisé sur les querelles de pouvoir entre les institutions, fréquemment réglées grâce à des compromis boiteux.

Il convient donc de tirer les conséquences des faits et repenser le gouvernement de l’Union Européenne, les rapports de pouvoir entre les institutions et la conception même de cet ensemble politique original est sans précédent dans l’Histoire.

La présidence française a démontré la nécessité d’un gouvernement politique de l’Europe et la faiblesse inhérente aux présidences tournantes tous les six mois. Elle a également replacé les institutions dans leur rôle naturel. Le Conseil européen définit la politique européenne et lui donne une impulsion forte, la commission prépare et exécute tout en veillant au respect des traités, le Parlement contrôle l’action de

la Commission

et vote, en compétence partagée avec le Conseil des Ministres, les directives et les règlements après avis motivé du Comité Economique et Social européen et du Comité des régions, les Parlements nationaux veillent au respect de la subsidiarité.

Mais la conceptualisation des enseignements de la présidence française ne suffit pas. Il faut engager une nouvelle relation de confiance avec les opinions publiques européennes. L’Union européenne doit être un lien d’impulsion, de coopération et de coordination mais ne saurait être détachée des réalités nationales.

Le succès de l’aventure européenne ne peut résider que dans un aller et retour permanent et confiant entre les Etats et les organes de l’Union. Le partage de certaines compétences de souveraineté ne signifie pas l’abandon des libertés et des traditions nationales auxquelles les peuples sont attachés. Il serait vain de prétendre construire une Union Européenne dans la méfiance, l’incertitude et le doute.

Les pères fondateurs voulaient garantir la paix, la sécurité et la prospérité des Etats associés. L’Europe rassurait et était gage d’un avenir plus serein et plus prospère. C’est avec ces aspirations qu’il faut renouer, dans un monde différent et instable, où les risques ont changé.

L’Union Européenne ne doit plus être celle qui inquiète mais celle qui rassure, elle ne doit pas être celle qui bride les initiatives par trop de réglementation mais celle qui fédère les énergies.

C’est pourquoi les peuples européens ont besoin d’une construction européenne qui soit celle de la volonté, de la fermeté, de l’intelligence et de la clarté. Volonté dans la définition de sa politique de sécurité et de défense alors même que l’Europe se situe sur les lignes des fractures géopolitiques parmi les plus dangereuses de la planète. Fermeté dans les négociations de l’organisation mondiale du commerce qui doivent reposer sur le principe de réciprocité. Intelligence dans la mise en œuvre des principes de l’économie de marché et de la concurrence afin que l’Union européenne ne soit pas seulement un grand marché de consommateurs mais aussi de producteurs. Clarté enfin dans la définition de ce qu’elle est tant sur le plan des valeurs de civilisation que dans ses limites géographiques. Née des apports de la philosophie grecque, du christianisme et de l’esprit des lumières, l’Europe a développé une civilisation personnaliste spécifique et unique. Seule l’affirmation sans complexe de ces valeurs lui permettra d’être respectée dans un monde menacé par le choc des civilisations.

Le vieux continent s’étant défini autant par sa civilisation que par sa géographie, l’Union Européenne n’a pas vocation à s’étendre en Asie mineure et jusqu’aux confins du Moyen-Orient, compliqué, instable et dangereux. L’avenir des relations avec

la Turquie

réside dans le partenariat, non dans l’adhésion qui serait une absurdité menant à l’effondrement ou à la paralysie de l’Union européenne.

L’enjeu est que l’Europe ne soit plus perçue comme une menace pour les libertés nationales mais au contraire comme une valeur ajoutée à l’action des Etats membres. C’est la clef de la confiance des peuples et d’un nouvel élan européen.

Il faut en finir avec des ritournelles très françaises. Celle qui chante « qu’il faut plus d’Europe » sans expliquer pour quoi faire et pour aller où. Celle qui clame que l’Europe est la mère de tous les maux.

En vérité, il nous faut passer de l’Europe de la passivité à celle de la volonté, de l’Europe de la naïveté idéologique à celle de la réalité, de l’Europe des mots à celle des actes, de l ‘Europe qui inquiète à celle qui rassure.

C’est pour cette Europe là que se bat le CNI, afin que l’Europe des Etats, si secrète, l’Europe de Bruxelles, si administrative, fasse place à l’Europe des patries, c’est à dire l’Europe des peuples dans leur réalité charnelle, historique et culturelle.

                                                                       Stéphane Buffetaut

                                                                       Président de l’Observatoire du Développement durable

du CES Européen

Ancien Député européen

Secrétaire National du CNI aux affaires européennes

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23 février 2009

Stéphane Buffetaut avec Anna Zaborzka, présidente

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Stéphane Buffetaut avec Anna Zaborzka, présidente de la comission des droits de la femme du parlement Européen, lors de la conférence ministérielle organisée par la Présidence tchèque sur l'emploi et les systèmes de garde d'enfants les 5 et 6 Février 2009.

23 février 2009

Stéphane Buffetaut, président de l'Observatoire

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Stéphane Buffetaut, président de l'Observatoire du développement durable, accueillant le commissaire Jan Figel à l'inauguration d'une exposition sur l'architecture durable au C.E.S Européen, le 20 Janvier 2009.

9 février 2009

Stéphane Buffetaut avec le Président Lech Walesa,

Stéphane Buffetaut avec le Président Lech Walesa, lors d'une conférence sur les nouvelles solidarités en Europe à Wroclaw.

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31 janvier 2009

Bienvenue sur mon blog: Mère de tous les maux ou

Bienvenue sur mon blog:

Mère de tous les maux ou solution à tous les problèmes ? l'Union européenne est surtout la grande inconnue de la politique française. Ce blog a pour ambition de vous la faire connaître dans sa réalité. Ni eurosceptique, ni eurobéat : euroréaliste, telle pourrait, telle devrait être la devise du monde politique français. En effet la politique n'est-elle pas l'art du réel ? Dure vérité pour un pays idéologique comme le nôtre.

Comment le projet européen, conçu à l'origine comme un facteur de paix, de sécurité et de prospérité est-il devenu un élément d'inquiétude, de méfiance et de crainte pour une bonne part des opinions publiques européennes ?

Trop souvent caricaturée, en bien comme en mal, peu ou mal expliquée, l'Union européenne, cet objet politique non identifié, est devenue une sorte de puissance tutélaire obscure qui inquiète plus qu'elle ne rassure.

Soyons franc, la responsabilité en revient pour beaucoup au monde politique français dans son ensemble, qui peine à prendre les questions européennes au sérieux et à assumer ses responsabilités devant les Français. Combien de Ministres qui donnent leur accord à un texte à Bruxelles le lundi, semble l'avoir oublié le mardi à Paris !

Quant au Parlement européen n'a-t-il pas été trop souvent considéré comme un hôpital de campagne pour les éclopés des remaniements ministériels ou des scrutins nationaux, une maison de retraite pour politiciens fatigués ou une salle d'attente pour un destin national tellement plus médiatique ?

Le 7 juin prochain auront lieu les élections européennes. Comme toujours l'Europe redeviendra à la mode pour quelque temps puis retombera dans l'oubli. Pourtant cette échéance est d'une importance capitale. 60% du temps de nos parlementaires nationaux est consacré à introduire dans le droit positif français la législation européenne. Dans le domaine environnemental nos réglementations tirent leur origine des textes européens à 90% ! Le Parlement européen ne mérite-t-il pas d'être pris au sérieux ?

La France a besoin de véritable représentants en mission au sein du Parlement européen. Il faut en finir avec la naïveté bien pensante européenne. Nous avons à défendre les intérêts de la France au sein de l'ensemble européen. Nous avons des partenaires d'une redoutable efficacité, organisés, coordonnés dans leur action au sein des diverses institutions, Conseil, Parlement, CES européen, Comité des régions et, discrètement, Commission. Pourquoi faudrait-il abandonner le privilège de l'efficacité européenne aux Allemands, aux Anglais, aux Espagnols, aux Polonais, ou aux Scandinaves ?

Nous avons besoin de  députés qui soient des ambassadeurs de la France en Europe et de l'Europe en France et pourquoi pas, quand il le faut, de véritables combattants !

Avec le renouvellement du Parlement puis de la Commission européenne, la France a l'occasion de constituer un véritable bataillon de choc dans l'Union européenne afin de faire aboutir nos ambitions européennes et de redonner un souffle à cette construction européenne qui doit redevenir la patrie de nos patries, la confédération de nos nations dans leur réalité politique, sociale, culturelle et charnelle.

Ne laissons pas perdre cette opportunité !

Stéphane Buffetaut

Membre du Comité économique et social européen, Président de l'Observatoire du développement durable, ancien député européen;

Secrétaire national aux affaires européennes du Centre national des indépendants et des paysans;

Secrétaire départemental adjoint de l'UMP des Yvelines.    

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31 janvier 2009

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